Balade, gaufre, fatigant : ces mots que l’on écrit mal
Balade ou ballade ?
Vous ne savez pas comment écrire le mot « balade » ? Tout dépend de ce que vous voulez dire.
Si vous allez vous promener en forêt, vous partez donc en « balade », avec un seul « l ». En revanche, si vous écrivez un poème à votre bien aimé(e), il s’agit bien d’une « ballade », avec deux « l ».
Le Robert définit ainsi :
- La balade (nom féminin) : « action de se promener » ;
- La ballade (nom féminin) : « petit poème de forme régulière, composé de trois couplets ou plus, avec un refrain et un envoi ; ou poème de forme libre, d’un genre familier ou légendaire ; ou composition sur le texte d’une ballade (dans l’univers musical).
Gaufre ou gauffre ?
Comme une petite faim ? Et si pour le goûter vous preniez une gaufre ? Mais attention, avec un seul « f » s’il vous plaît !
Nul doute à avoir sur l'orthographe de cette « pâtisserie légère, cuite entre les deux plaques d'un gaufrier » selon Le Larousse (ou encore ce « gâteau formé d'alvéoles de cire que fabriquent les abeilles ») : gaufre s’écrit avec un seul « f » !
Et si on vous dit : « Mille millions de mille sabords », « Tonnerre de Brest », « Bande d’ectoplasmes » et « Moule à gaufres ! », vous pensez à… ?
…ce très célèbre personnage de la bande dessinée Tintin : le capitaine Haddock, évidemment ! Toujours prêt à dégainer les insultes les plus loufoques et les plus originales. Mais d’où vient l’expression « moule à gaufres » qu’il utilise souvent ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? Rien à voir avec la pâtisserie ! Selon le docteur Denis Milliès Lacroix (source Le Figaro), auteur du livre « 200 drôles d'expressions qui ont du corps », c’est la maladie de la variole qui serait à l’origine de l’insulte « moule à gaufres ». En effet, à l’époque où la variole était encore mortelle, ceux qui en réchappaient gardaient généralement des cicatrices sur tout le corps et leur visage faisaient alors penser aux aspérités d’un moule à gaufre.
Appeler ou appeller ?
Attention, il y a un piège. Tandis que le verbe « appeler » ne prend qu’un seul « l » à l’infinitif, lorsqu’il est conjugué, cela se complique !
Ainsi, on écrit : « j(e m)’appelle », « tu appelles », « il ou elle appelle » MAIS on écrit « nous appelons », « vous appelez » et « ils ou elles appellent ».
Mais si vous y réfléchissez bien, comme le dit Athéna Sol, créatrice de contenus relatifs à la langue française et auteure de « Parle ou crève », sur son compte Tik Tok : dans « je m’appelle » ou entend bien le son /ɛl/. Or, sans les deux « l », on entendrait le son /œl/. CQFD !
Atterrir : deux t, deux r !
Atterrir est un verbe intransitif, c’est-à-dire qu’il s’utilise sans complément d’objet (direct ou indirect). L’étymologie du verbe nous apprend qu’au XIVème siècle, atterrir signifiait « se remplir de terre ».
L’Académie française définit le verbe « atterrir » comme le fait d’accoster, de toucher terre, dans le domaine marin. En aéronautique, on parle plutôt de « se poser sur le sol » (par forcément terrestre). Ce qui permet par exemple d’utiliser l’expression « atterrir sur la Lune ». Le Larousse propose même la définition suivante : « se poser sur le sol, en parlant d’un avion, d’un engin spatial, etc. ».
À noter que le verbe atterrir peut aussi être utilisé dans le langage familier. Dans ce cas, sa signification varie légèrement et devient plutôt « se retrouver inopinément quelque part. Par exemple : « Je ne sais pas comment j’ai atterri ici ».
Fatigant ou fatiguant ?
Les deux orthographes existent ! Tout dépend de l’usage du mot.
- « Fatigant » est un adjectif qualificatif. Il est utilisé pour qualifier un nom ou un pronom. Il s’accorde en genre et en nombre avec celui-ci. Par exemple : « Cette journée est fatigante, j’ai hâte de rentrer chez moi ! » ;
- « Fatiguant » est un participe présent. Formé à partir de la racine du verbe « fatiguer », il marque généralement une action en train de se dérouler ou une action momentanée, accomplie par le sujet. À la différence de l’adjectif, le participe présent est invariable. Par exemple : « C’est en se fatiguant trop qu’elle a fini par tomber malade. ».
Petite astuce pour ne plus faire la faute : remplacez « fatiguant/fatigant » dans la phrase par un autre adjectif. Par exemple :
- Cette journée est « interminable » : vous pouvez remplacer le terme par un autre adjectif, dans ce cas c’est bien « fatigant » qu’il faut utiliser ;
- C’est en se « interminable » trop : vous ne pouvez pas remplacer le terme par un autre adjectif, dans ce cas c’est bien le participe présent qu’il faut utiliser.